Un silence dévorant

Christian, placé dans une ferme, Haute-Argovie, 1944

« Le paysan chez qui j’étais placé avait un valet de ferme. Et ce dernier m’a dit qu’il y avait des petits animaux dans la grange. Je n’arrive pas à me souvenir exactement de ce qui s’est passé. Mais le film sur les ­enfants placés que j’ai vu il y a dix ans m’a glacé, et j’ai passé le dernier tiers du film à pleurer. »

Alois Rösch, placé dans son enfance, 80 ans

« Tant de gens étaient au courant des actes odieux perpétrés contre Christian. Les autorités scolaires, l’assistance publique, des médecins. Mais personne n’a eu le courage d’affronter ou de dénoncer le riche ­Chräjenberg, un influent personnage, une grande gueule. Non. Tout le monde s’est tu. »

Reportage Nur ein Verdingbub, paru dans la revue Die Nation, 22 juin 1944, n° 25, pages 1, 10 et 11

Certaines choses vous laissent-elles sans voix ?

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